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EGLISE SAINT CLEMENT

L'église de Saint Clément des Levées

 qualifiée de * Cathédrale des Mariniers *

Au centre du village  trône l'imposante église dédiée au pape Clément 1er,  Saint Patron des Mariniers en Anjou, à Tours et Blois. Il s'étire le long de la Grande Levée d'Anjou, route royale, figurant au patrimoine de l'UNESCO..L'église ne pouvait rivaliser avec les magnifiques eglises romanes de la rive gauche mais peu d'entr'elles peuvent offrir aux fidèles à la sorties des offices, un panorama aussi séduisant : un fleuve royal, la LOIRE ; la Tour de Trèves XVème; l'abbatiale de Cunault ( XIème et XIIIème) ; St Eusèbe XIIème dont le clocher domine la Loire.... Elle est inscrite en totalité à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.

L'emplacement de l'église actuelle , dépendant de la paroisse de Trèves sur la rive gauche  a été inhabité à peu près jusqu'au 12ème siècle. Ce territoire était presque recouvert par des bois dont faisait partie la forêt de Mallay appartenant partie au comte, partie aux religieux de Cunault, qu'on voit occupés à défricher dès 1290-1300. Après la construction de la levée au XIIe s., un groupe de maisons se forma à la rencontre de cette voie et de la nouvelle levée, qui pris le nom de * la Perrelerie sur la levée * Une chapelle ne tarda pas à y être construite pour l'usage des habitants réunis en grand nombre sur le passage de la levée et que trop souvent les grandes eaux empêchaient de se rendre à l'eglise  paroissiale . Il en assura le service en la dotant d'une maison et d'un petit domaine

Par acte du 15 septembre1505,  le prieur commanditaire  de Trèves,  Etienne Girard , curé de ND de Sablé déclare y avoir * fait édifier et ériger une chapelle* dédiée à St Clément protecteur des batelliers qui allait donner son nom à la petite agglomération et servir d'annexe, en rive droite de la Loire, à l'église paroissiale de Trèves. 
Dès le XVIIème siècle, cette annexe comprenait dans son ressort près de 200 feux tandis que la paroisse de Trèves en comptait à peine une trentaine. une ordonnance épiscopale du 6 mars 1696 y autorisa, avec l'établissement d'un vicaire, tous les services d'une succursale régulière.
 Des fonts baptismaux y furent bénis le 3 avril suivant par l'abbé Gaspard de Contades. Les registres remontent même à 1691 mais tenus à cette date par le curé de Trèves. Le dernier desservant Pierre Rougié prêta le serment constitutionnel sommé par les Vendéens lors de l'occupation de Saumur, de se rétracter, il protesta n'être pas sorti de l'église. Il comparût le 11 septembre 1793 pour rendre compte de sa conduite au tribunal révolutionnaire.
Cette modeste chapelle s'élevait orientée de l'Est à l'Ouest, en contrebas de la levée.
Elle a été allongée en 1610, rebâtie presque entièrement en 1723, en 1747, rallongée de 27 pieds et le lambris de la voûte posé l'année suivante, de nouveau en 1807. Elle est  finalement démolie en 1848 .
Ces agrandissements successifs traduisent l'augmentation de la population due à l'activité de la navigation (nombreux voituriers par eau), à celle des voyageurs empruntant la levée.
 Pendant cette période,  La population de la commune compte : 132 mariniers pour 1 pêcheur, 95 paysans, 46 artisans, 7 mds et 6 notables d'après les actes de mariage.
 ( source la MONOGRAPHIE communale du 01/09/1888 écrite par l'instituteur Alexandre Lesueur et vue par le Maire de l'époque Mr HAZAN  archives de la Mairie )
  ( source: Les hommes et le Loire à St Clément des levées; ( étude de Bénédicte Dezaneau Hérault édit. 1990 )  
 ( source:dictionnaire historique Célestin Port )
 La nouvelle église , bâtie de 1844 à 1848 , grâce aux dons des « Chalandous »,  dont le sol fût acquis par des actes du 26 au 29 Juin 1843 et qui dût être remblayé d'un mètre au dessus de la levées et de 5,50m au-dessus de la vallée.
L'adjudication des travaux date du 25 Aout 1844 et leur réception, du 12 Avril 1849, fût faite par  l'architecte Charles Joly Leterne (architecte réputé du saumurois). Mais l'exhaussement de la construction première et la suppression des contreforts qu'avait dû subir le projet par ordre du Conseil des bâtiments civils sans tenir compte suffisant de la mobilité du terrain tout d'alluvion, avaient si bien compromis la solidité de de l'oeuvre, qu'elle dû être étayée dès 1851 et en partie reconstruite notamment la voûte en 1854 -1855.
Elle est inaugurée  le 02 Aout 1855 ( AD49 )
C'est une église d'Orgueil tournée vers le fleuve royal, et non vers Jérusalem avec les deniers des prospères mariniers. Elle fait face à la Loire avec son imposante façade, dotée d'un double clocher servant de balise pour les mariniers, rehaussé de lanternons symbolisants les phares, son architecture de style néo grec avec 14 colonnes doriques.
carte postale du coeur de l 'église  avant le boom qui l'a ébranlée

L'église  est inscrite en totalité à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.

A l'intérieur, les boiseries, les stalles et le maître-autel qui proviennent
des ateliers Moisseron et Esnault d'Angers ont été fournis en décembre 1865  et en juillet 1867  vous permettent de découvrir lesdifférents symboles du Christ

L'ancre
Elle symbolise la sécurité, l'espérance et le salut des membres de l'Eglise,
qui croient en Christ et à son oeuvre salvatrice.
Cette signification nous est donnée dans l'épître aux Hébreux (6, 19).
L'agneau
. Il symbolise Jésus-Christ, qui est l'agneau de Dieu et qui s'offre en sacrifice
pour la libération et le salut de l'homme.
Le pélican
Qui ouvre son flanc pour nourrir ses petits de son sang est le symbole de la crucifixion mais aussi du Christ qui, lors du dernier repas, dit aux disciples
« Prenez et buvez en tous, ceci est mon sang, versés pour vous ».
Le Christ, par sa passion, offre aux hommes son sang pour le rachat des péchés.


En 2012, rénovation d'une des 2  tours clochers
En attente de la 2ème tour clocher avec son lanternon

 L'église de Saint-Clément-des-Levées affirme donc bien sa vocation fluviale
 en rendant hommage  à Saint Clément, St Patron des  mariniers d'Anjou
* la Pierre des Mariniers *, monument à l'attention des mariniers chalandoux, composé d'un mât et de ses vergues, d'une flamme de gabare, de réa et cordages ainsi que
d'un panier de pommes. La présence de ce panier de fruits s'explique du fait que les mariniers avaient deux métiers : outre leur métier principal de marinier, ils avaient un emploi secondaire et certains d'entre eux, en période d'automne et d'hiver, remontaient jusqu'à Paris à bord de leur toue afin de vendre leurs produits fruitiers. La chaire de l'église porte elle-aussi des motifs marins,de même qu'une ancre de marine est installée près de l'autel. Une vergue de mât à la voile frappée surmonte la Croix du Christ. Enfin une statue est dédiée à Saint-Clément, saint martyr qui fut précipité dans la mer d'Azov, lesté d'une ancre de marine autour du cou.

Mariniers dont la devise était : "Dieu nous garde des soleils l'été et des glaces l'hiver".

voir le site . les ex-voto-marins du Maine et Loire


Les Bateliers de  St Clement, un des hauts lieux de la batellerie de Loire outre l'imposante église firent édifiér quelques chapelles votives juchées sur la levée contenant les débordements du fleuve .L'une d'entr'elle a déjà subi un sort définitif : rasée lors d'un aménagement de la levée. Trois survivent grâce à la municipalité , elles menaçaient de ruine ne servant plus qu'à l'affichage de panneaux publicitaires.
  • La chapelle Ste Marie : la tradition orale rapporte que lors d'un rehaussement de la levée, probablement après la grande crue de 1856, les terrassiers trouvèrent dans le pied du talus,  une statue de la Vierge décapitée. Cette statue ancienne provenait vraisembablement de l'ancienne église du XIIè siècle toute proche et ravagée par la révolution. Le *chalandeux* propriétaire du terrain décida d'édifier une chapelle pour abriter la vierge à l'endroit ou elle fût découverte. Ainsi fut construite la chapelle Ste Marie, la statue y fut pendant un siècle avant de retrouver sa place dès que la restauration sera achevée
  •  La chapelle Notre Dame Auxiliatrice : associée à  une autre tradition de la Loire et de l'Authion: la culture du chanvre, elle fut édifiée sur la levée au dessus de port Cunault ( le port du chanvre) et porte sur sa façade le cordage qui rappelle le souvenir de la batellerie et du chanvre.
  •  La chapelle St François est une propriété privée ayant appartenu à un ancien marinier accollée à sa maison. Sa restauration sera conduite par le propriétaire aidé par la Fondation du Patrimoine.



CLÉMENT  1er Pape et Martyr (100)

St Clement avant rénovation

St Clement après rénovation
Eglise de St Clément surnommée * la cathédrale des Mariniers * la nouvelle église autrefois (carte postale)

Eglise d'orgueil édifiée au temps de la richesse des mariniers





Notes dans les registres paroissiaux (B.M.S.) de travaux et acquisitions concernant l'ancienne église de St Clément.

L'othographe originale a été respectée.

Il s'agit de l'ancienne église dont l'emplacement est visible sur le cadastre napoleonien. Elle était située parallèlement à la Levée, au niveau de la place de la mairie, au coin de l'actuelle rue Georges Péron. Le cimetière se trouvait à l'arrière.
(voir A.D. 49, archives en ligne, plan napoléonien de St Clément, section D1 du bourg).

Rehaussement de l'église (1723)

Dans cette année mil sept cent vingt trois l'église de ce lieu a eté rehausé des murs de six pieds tout autour et mise au niveau et un cloché couvert d'ardoise, Chartier des Roziers entrepreneur au frais de la fabrique ( le conseil de fabrique est chargé de l'administration matérielle et financière de la paroisse) de ladite eglise succurssale de Treve pour la somme de mil livres payé audit entrepreneur par Pierre Brice procureur de ladite fabrique, et André Richard procureur des Trepasez.
Louis Beusnier pretre deservant
(B.M.S. De St-Clément, 1723, page 196)

Blanchiment des murs de l'église (1727)

Apres requeste par nous deservant de St Clement presentée a Monsieur le Senechal de Terves et seigneur de Treve, conclusion prise par Mr le procureur fiscal dudit Treve veu par le sieur Terrien sieur de l'E (?) en date du six novembre mil sept cent vingt six nous a eté accordé la permission de faire blanchir dedans de ladite eglise de St Clement suivant la lettre missive de mondit sieur Rigault procureur en faisant un memoire des listres (la listre ou litre seigneuriale, apparue à la fin du Moyen Âge, était un honneur réservé aux fondateurs des paroisses, ou aux seigneurs hauts-justiciers qui pouvaient la faire apposer au-dedans et au-dehors de l’église. Elle représentait leurs armes. Celle du fondateur était à l’endroit le plus éminent, et celle du haut-justicier ou des seigneurs fondateurs de chapelles était dessous.) et armes qui se sont trouvées sur les murs, pourquoy ay pour y obeir je soussigné atteste que sur le mur de ladite eglise de St Clement du costé de la levée il y avoit une espece de listre presque effacée et sur ledit mur il y avoit proche la chere un ecusson du baron de Treve monsieur le comte de Laval et non dautres, en foy de quoy ay signé a St Clement le vingt neuf may mil sept cent vingt et garde devant moy laditte requestre et lettre.
Beusnier pretre deservant
(B.M.S. de St-Clément, 1727, page 255)

Une mission (1732)

Le trantieme mars mil sept cent trante deux il a ete teneu la mission par messieurs de St Vincent ( de la maison de la mission etablie a Angers rue de valdemoine). Commencée le trantieme mars et finie le vingt avril par mr Girault superieur de ladite mission et et deux autres prestres de la mission nommes messieurs d'Ault et Colas en leglise succurssalle de St Clement.

M.R. Despeignes chapellain de St Clement, J. Frementier sindic de cette presente année
(B.M.S. de St-Clément, 1732, page 91- 1791-93)

Baptême d'une cloche (1728)

Le vingt et unieme jour du mois doctobre mil sept cent vingt et huit a été benie par nous pretre curé de cette paroisse soussigné par permission a nous accordée par Monsieur Le Gouvello grand vicaire de monseigneur Levesque d'Angers une cloche pesant deux cent quatre vingt une livre pour servir a la chapelle de St Clement succursale de Trêves, laquelle a ete nommée Perrine par messire François Palluau prestre prieur commendataire du prieuré de Trêves demeurant a Angers paroisse de St Michel de la Palue et par dame Perrine Daburon epouse de maistre Jacques Berthelot conseiller du Roy au siege de la prevôté d'Angers demeurant à Angers paroisse de St Pierre qui pour l'absence de ladite dame à prié Damoiselle Louise Guittonneau fille d'assister a la ditte benediction en son lieu et place en presence des procureurs sindics et fabriciers et autres habitans et notables soussigné.
F Palluau prieur de Trêve Louise Guittonneau Guillemet sindic
M.R. Depeigne chapelain de St Clément M. Depeigne procureur de fabrique
Beunier ptre desservant Courau curé de St Vétérin de Gennes
Guittoneau ntre Berthelot de grandmaison Guitonneau le jeune
(B.M.S. de St Clément, 1728, page 270)

Petite cloche fondue (1739)

Le 14 octobre 1739 la petite cloche de St Clement a été fondue a St Clement elle pese 209 livres aiant ete augmentée de 117 livres. (B.M.S. de St-Clément, 1739, page 105)

La cloche a tété fondue sur place.

Pose du tabernacle

Le tabernacle a éte posé dans l'eglise le 24 mai 1743 et beni le 2. du meme mois il a été fait a St Clement et donné par les habitans.
Le voile d'indienne qui couvre le tabernacle a ete donné et posé le 21 janvier 1744.
(B.M.S. de St-Clément, 1739, page 105)

Lambrissage, drap mortuaire, petite cloche, tabernacle (1738-1740)

Le 15 avril de la presante ammée 1738 maitre Legeay menuisier aux Rosiers travailla a lembricer le restant de leglise de St Clement il y emploia 56 toisses de bois et posa la derniere planche le 24 du meme mois. Le lambri lui fut marchandé pour deux cent livres.
Le Drap mortuaire de Saint Clement a couté soixante et quatorze livres, il a servi pour la premiere fois le 5 septembre de lannee mil sept cent quarante. La susdite somme a eté donnee par differantes personnes
(B.M.S. de St-Clément, 1739, page 105)


Bénédiction de la petite cloche (1739)

Le quatrieme jour doctobre mil sept cent trente neuf par nous curé soussigné a été faite la benediction d'une cloche en leglise succurssalle de St Clement paroisse de Treves en vertu de la permission de monseigneur l'eveque d'Angers, et a eté nommée Alexis par missire Sordou de Creaux prieur commenditaire de Cunaut et ce en presence de maitre Jean Bernard Sordou de Creaux procureur de mr son frere, de maitre François Palluau prieur de Treves, de maitre Louis Beusnier curé de Treves de maitre René Croullebois deservant dudit St Clement de maitre Maurice René Despeignes chappellain dudit St Clement du sieur François Berthelot marchand du sieur Maurice Guittoneau du sieur Hilaire Guitton notaires royaux de maitre Jacques Despeignes fermier qui ont tous signé avec nous.
(B.M.S. de St-Clément, 1739, page 116)


Copie du règlement fait des Droits de la fabrique de cette paroisse

Nous curé de Treves, deservant et habitants de de St Clement soussignés etant assemblés à la manière accoutumée devant la grande porte dudit St Clement le dimanche vingt neuf decembre mil sept cent cinquante quatre a lissue de la grande messe; en vertu de lordonnance de Monsieur le lieutenant particulier de Beaufort en datte du vingt sept du present sellée le mesme jour comme il est porté au bas de la requeste a lui presantée par Nicolas CHOYER procureur de fabrique en charge sommes unanimement convenus de ce qui suit scavoir quapres avoir consideré que les Droits de la fabrique pour les sepultures sont excessifs, et quil convient de les diminuer.
Nous voulons que desormais a commancer du premier de janvier prochain de lannee mil sept cent cinquante cinq et ce a continuer toujours, au lieu de vingt sols qu'on paie a la fabrique pour une grande sepulture ou le particulier donne des cierges, il ne soit paié que cinq sols et au lieu de cinquante sols qu'on paie pour une grande sepulture ou la fabrique fournit les cierges, il ne soit paié que trante sols bien entendu que les cierges de la fabrique ne seront donnés que pour les sepultures de ceux dont les parents nont pas le moien dachetter des cierges.
Le Droit de fabrique de sepulture dans leglise sera toujours le mesme scavoir cent sols pour droit douverture de fosse en leglise et cinqs sols pour droit de fabrique au lieu de vingt sols cequi fait cinq livres cinq sols.
Lorsquon fera un service dans leglise de St Clement pour une personne dont la sepulture aura ete faitte dans une autre paroisse, si on demande des cierges de la fabrique pour mettre autour de la biere et sur le grand autel pendant le service il sera paié a laditte fabrique quinze sols.
Sur ce quil nous a ete presanté que les cheses qui sont en leglise nuisent et aussi empeschent de faire les fonctions de leglise avec la decence convenable nous voulons que desormais il ne soit mise aucune chese, et apres la mort de ceux qui les occupent personnellement elles soient ostée de laditte eglise, et en cas que les parents veullent les occuper, ils paieront par chaque an trois Livres a la fabrique si un procureur de fabrique singeroit d'accorder quelque permission d'en placer, nous voulons quelle soit nulle et sans effet.
Comme plusieurs anciens procureurs de fabrique se pleignent que beaucoup de personnes qui occupent des places dans les bancs deladitte eglise, nont point encore paié depuis un tems asses considerable le droit qui en revient a la fabrique scavoir dix sols par an, cequi leur est tres prejudiciable et les met hors detat de pouvoir rendre leur compte aussitost quils le souhaiteroient, nous somes davis que les dittes places se paient exactement tout au plus tard dans les de trois mois apres la gestion de chaque procureur de fabrique fautte de quoi nous consentons que les trois mois expirés, les places qui n'auront point été paiées soient données a dautres.

La Minutte signée L. Beusnier curé de Treves, Simoine sindic, Raimbeau, R. Guillon, Frementier, V. Battais, Jean Guillon,F. Guillon et par nous pretre desservant. Croullebois, pretre deservant de St Clement
(B.M.S. de St-Clément, 1754, page 10)


texte sur la statue de ST Clement


Saint Clement était né à Rome. Riche, instruit, ardent à chercher la vérité, il trouva dans la religion chrétienne la satisfaction entière des exigences de sa raison et des aspirations de son âme. Non seulement il se fit chrétien, mais il seconda les Apôtres dans la prédication de l'Évangile; et saint Paul, dans son épître aux Philippiens, rappelant les travaux de Clément, assure que son nom est écrit au Livre de vie. Cet attachement de Clément aux Apôtres, ce zèle qu'il montra pour la foi, l'on fait appeler par les Pères homme apostolique.
Élevé à l'épiscopat par saint Pierre, il devait être son troisième successeur, vers l'an 91. Il vit la chute et la mort de Néron, ainsi que la prise et la ruine de Jérusalem. Sous l'empereur Vespasien, Clément fut conduit au tribunal du préfet, qui demeura émerveillé de la sagesse de ses réponses; mais la volonté de l'empereur était nette: "Que Clément sacrifie aux dieux ou soit exilé en Chersonèse!" Quelle ne fut pas la joie du saint exilé, de trouver dans ce lointain pays deux mille chrétiens! La consolation de ces chrétiens fut indicible: "Dieu, leur dit l'humble Pontife, m'a fait une grâce dont je n'étais pas digne, en m'envoyant au milieu de vous partager vos couronnes."
Les généreux confesseurs de la foi, au milieu de leurs rudes travaux, étaient souvent privés d'eau et devaient aller la chercher à une très forte distance. Plein de confiance en Dieu, Clément dit aux chrétiens: "Prions le Seigneur, qui a fait jaillir l'eau d'un rocher du désert; Il nous viendra en aide." Il se mit donc en prière, et bientôt, levant les yeux, il aperçut sur la colline un agneau blanc comme la neige, qui de son pied droit indiquait une source d'eau vive jaillissant soudain. A partir de ce jour, les martyrs eurent de l'eau en abondance. La nouvelle de ce miracle fit une grande impression dans tout le pays, les conversions se multiplièrent, des églises se bâtirent, et quelques années plus tard le paganisme était complètement détruit.
Saint Clément nous a laissé dans ses lettres le plus charmant tableau de ses missions apostoliques.
Ce fut seulement sous Trajan, après plus de vingt ans d'exil, que le saint Pape, devenu très suspect à cause de son zèle et de ses succès, fut jeté à la mer, une ancre au cou. Les chrétiens priaient sur la plage. La mer se retira, chose inouïe, d'une lieue et demi, et le corps du martyr parut à découvert, dans une chapelle de marbre construite par les anges.
source:Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950

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