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MARINE DE LOIRE

La corporation des mariniers de Loire 

naît à l'époque gallo-romaine : la "Nautae Ligerici"

 C'est au début du XXème siècle, que cette très ancienne corporation disparaît...

Les chalands sont de grandes embarcations en chêne à voiles carrées équipées d'un gouvernail appelé la piautre (piaultre). La piautre est très caractéristique de ces bateaux de Loire par son axe oblique et sa grande surface directionnelle. Au 19ème siècle ils sont appelés gabare (gabarre). Les gabares sont les bateaux de transport par excellence. Elles peuvent faire jusqu'à une trentaine de mètres de long et sont souvent, à la remontée du fleuve, reliées les une aux autres, formant un convoi ( les trains de bateaux), la plus grande devant. C'est la navigation en équipes. A la descente elles sont reliées par deux, c'est la navigation en coublages, le bateau de devant est le boutavent.
La toue est une barque de service de six à huit mètres de long. Elle sert par exemple à guider un convoi. Elle est utilisée aussi au transport des animaux, des vaches par exemple dans les îles de la Loire.
La toue cabanée porte un abri. Elle peut transporter des voyageurs, mais c'est aussi une barque de pêcheur, ou de chasseur! Des filets suspendus, les carrelets, servent à la pêche aux lamproies et la cabane peut servir de cache pour la chasse aux canards.
Les fûtreaux sont de petites barques allongées utilisées pour les transports légers, mais sont avant tout l'embarcation des pêcheurs.
Les pataches sont les bateaux de surveillance, notamment utilisés pour lutter contre le trafic du sel lors de la période de la Gabelle, ceci jusqu'à la Révolution.La bourne et le bâton de marine


La bourne et le bâton de marine

Pousser un bateau à la bourne (ou « bourde ») est le premier geste qu'un enfant de marinier apprenait. 
Il lui suffisait de regarder faire les adultes. Encoremaintenant, c'est le mode de propulsion habituel des petites barques, car la rame n'est guère utilisée, essentiellement en raison de la force du courant. La bourde est une tige de bois de la grosseur du poignet, longue de 4 à 5 mètres. Positionné à l'avant du bateau, le marinier plante, obliquement vers l'arrière, le bout ferré dans le sable, coince l'autre bout au creux de son épaule et pousse en longeant tout le bord du bateau. Théoriquement,grâce à un léger décalage du gouvernail, le bateau poussé d'un seul côté doit aller droit.
On arrive à remonter ainsi des courants très violents en longeant le rivage à deux ou trois mètres, sans l'aide d'un barreur. Tous les amateurs de pêche à la ligne utilisent aujourd'hui encore ce procédé.Toutefois, la bourne n'était pas assez solide pour conduire un grand bateau, on utilisait alors le bâton de marine, plus court, plus solide mais beaucoup plus volumineux. Il était plus finement taillé, avec une poignée au bout supérieur destinée à être coincée dans les arronçoirs. Son poids était important et, pour ne pas le perdre, un lien le rattachait au bateau. Il était ainsi traîné en permanence, dans l'eau, le long du bateau. Le bout inférieur du bâton était ferré. Diverses appellations le désignaient selon sa taille: rocton, demirocton,etc. Grâce au bâton de marine, on réalisait le bourneyage

Les croix de Mariniers ou croix d'équipage

Elles sont dressées à la proue des barques afin de protéger l'équipage et bénies par le prêtre avant le départ pour la descente ou la remonte de la Loire
Ces croix devaient porter au moins la Sainte Face couronnée d'épines et placée à l'endroit où se croisent les deux branches, le Sacré Coeur, la robe d'écarlate, les tenailles et le marteau, l'éponge, la lance, la colombe, le coq saluant la naissance du jour et une des lanternes du bateau, un tonnelet ou une gourde paillée, le Saint Ciboire.....Au pied, les plus patients sculptaient parfois les personnages de la Passion
*Les mariniers qui cessent d'exercer portent leur croix à l'Eglise.*

voir le site Signification et symboles



Une autre facette de la vie des mariniers 
a été étudiée par Jeanne et Camille Fraysse.

  Leur étude porte sur le Saumurois, et surtout sur les environs du Thoureil. Leur méthode de travail reposait essentiellement sur le contact avec les vieux mariniers.. Ils ont collecté de cette manière aussi bien des anecdotes mémorables que des objets de la vie courante. Calme en famille, bon époux et bon père, le marinier désoeuvré ne dédaignait pas la fréquentation des cabarets et des jeux de boules. C'était l'occasion de boire plus que de raison et c'est de là que s'est créée une réputation de bambocheur, de joyeux luron. L'excès de boisson pouvait conduire des mariniers à des actes répréhensibles tels que l'intrusion dans une église pour troubler l'office . La dégustation de l'eau de vie ou des fillettes du vin local s'accompagnait d'interminables parties de cartes. Le jeu d'aluettes, traditionnellement jeu des marins du port de Nantes, était le seul utilisé par les mariniers de la Loire. Les parties pouvaient durer des jours entiers, avec de brèves interruptions, pour vérifier que le vent n'était pas «tourné bon ».(cf. J. et C. Fraysse).

Une dérivation pour les Mariniers pendant leur repos :le jeu d'ALUETTE


C'est un jeu de cartes par levées, pratiqué par quatre personnes – deux contre deux – avec quarante-huit cartes aux enseignes espagnoles.

Il se joue avec des signes codifiés, qui permettent aux coéquipiers de se communiquer des informations sur leurs cartes durant la partie
Les 4 séries de 12 cartes du jeu de l’aluette représentent
- les paysans (bâtons ou massues),
- les marchands (deniers),
- les nobles (épées)
- les prêtres (coupes ou calices).
On fait deviner certaines cartes de son jeu à son partenaire en faisant une grimace.

la Piautre

L e gouvernail d'un bateau
— Virer la piautre en galarne, ou en mar.

Différentes parties de la Piautre : billette, empanon, cheville, manchette, ménicles, aviron de gouverne ou placé en godille.
adj. (Blason) il se dit en terme Héraldique, de la queue des poissons, lorsqu'elle est d'autre couleur que le corps.
Goûrnas (Mj., Va., By.), s. m. — Large rame, dont le taugourt, ou manche, muni à son extrémité d'une sorte de béquille (ânille), est passée dans un étrou fixé sur un des côtés et vers l'arrière du fûtreau. Le goûrnas sert à la fois, ou plutôt alternativement, de propulseur et de gouvernail. Et. — Dér. de Goûrner et doubl. du fr. Gouvernail
Goûrner (Mj.), v. a. et n. — Gouverner, diriger au moyen du goûrnas ou du gouvernail. Par contract.
By. C'est manoeuvrer le gournâs comme rame, et non gouverner. - Terme de petite batellerie ; - manier le gournâs (ou goûrneau), longue gâche. V. ce mot. On s'en sert comme rame ou bien comme gouvernail.
N. - Gouvernail d'un grand bateau. Sur la Maine et tous ses affluents, les fùtreaux ne peuvent pas-être munis de peautres; les gourneaux (gournas), qui sont aussi employés comme rames, en tiennent lieu ; une godille les remplace dans les niolles ou bachots.
Peautre (Mj!), s. f. -Gouvernail.

N. - Gouvernail à axe oblique, qui était, autrefois, en usage sur tous les grands bateaux de la Loire et duquel sont encore munis les futreaux, ainsi que les chalands des environs de Saumur et de la haute Loire. Dans ce système de gouvernail, l'axe, au lieu d'être vertical, fait avec l'horizontale un angle de 45°, ou plus. Il tourne dans une boucle fixée à la partie supérieure du bateau, auquel il est retenu par une chaîne ou une corde, appelée écoursoire, qui lui est parallèle et qui l'empêche de glisser sous l’action de la pesanteur. Pour empêcher tout balancement latéral, une corde, appelée chevêtre, embrasse par un nœud coulant la partie antéro-supérieure et est fixée par ses deux extrémités aux deux bords du bateau. Ceci pour les fùtreaux, mais dans les bateaux de mariniers le chevêtre est remplacé par une sorte de croix de Saint-André formée de deux pièces de bois reposant sur le pont qui soutient la partie antérieure de l'axe. Le gouvernail proprement dit est formé de planches' emboitées à la partie inférieure de l'axe et qui le dépassent en avant et en arrière. La barre est une cheville, dans les grands bateaux, une longue et forte planche, dont les déplacements angulaires de part et d'autre de la verticale déterminent la rotation de l'axe et les déplacements du gouvernail proprement dit. L'appareil est plus énergique peut-être que le gouvernail à axe vertical, mais il est encombrant. Ce défaut est racheté, aux yeux des riverains de la Loire, par les deux qualités suivantes: il conserve la position qu'on lui a donnée sans qu'il soit besoin de le maintenir et il peut se lever et se rentrer facilement dans le fûtreau pour passer par-dessus un haut-fond. Il faut dire aussi que la routine est pour beaucoup dans la conservation de cet engin préhistorique, qui devait être un des plus beaux ornements de l'arche de Noé et du navire des Argonautes.


Définitions Extraites du « Glossaire Etymologique et Historique des Patois et des Parlers de l’Anjou » 1908





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